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Makhila Ainciart Bergara

Le makhila est un objet de tradition et de transmission, qui raconte l’amour et le respect du temps long, celui de la marche et du cycle renouvelé des saisons.

Bâton de marche et objet de symboles, le makhila, dont les origines remonteraient au XVIIème siècle, est emblématique de la culture basque. Sa fabrication requiert la maîtrise de plusieurs savoir-faire qui s’apprennent devant l’établi mais pas seulement. Un makhila est composé d’une vingtaine de pièces de bois, de cuir ou de métal, assemblées et ajustées en force pour ne former qu’une ligne claire. Tout commence par le bois de néflier, qu’il faut savoir repérer en arpentant les forêts des Pyrénées Atlantiques puis inciser sur pied, au début du printemps, après neuf à dix années de pousse, avant de le ramasser à l’automne. Une saison est ainsi laissée à la cicatrisation qui transforme l’incision en ornement. Ecorcé et redressé à chaud, le bois sèche pendant plusieurs années pendant lesquelles il est teinté.

La tige d’un makhila est choisie en fonction de la morphologie du futur propriétaire. Elle est ensuite habillée de plusieurs pièces de métal – viroles, pommeau et trèfle – mises en forme et décorées entièrement à la main. Objet unique et personnel par excellence, le makhila porte l’inscription du nom et de la devise traduite en basque de son propriétaire. L’année de fabrication est également poinçonnée sur la virole inférieure. Une dragonne en cuir de chevreau, provenant d’une tannerie basque, complète le makhila. Son tressage, comme la teinte du bois, sont les secrets bien gardés de l’entreprise Makhila Ainciart Bergara.

A Larressore, petit village autrefois situé sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, l’atelier Ainciart Bergara, fondé à la fin du XVIIIème siècle, est le seul de la région à pérenniser une fabrication artisanale, sur mesure et uniquement sur commande. Dans l’entreprise familiale, les techniques – et les secrets – se transmettent d’un artisan à l’autre depuis plusieurs générations. Xavier Retegui y exerce depuis plus de vingt ans. Désormais, il est le dernier artisan en activité du Pays Basque à maîtriser toutes les étapes de fabrication d’un makhila.

Le Maître d’art a appris son métier sur le tas. Il s’est initié auprès de l’un des membres de la famille Ainciart Bergara, Charles Bergara. La petite-fille de ce dernier, Liza Bergara, vient de reprendre les rênes de l’entreprise et souhaite acquérir, à son tour, le savoir-faire familial. Pour Xavier Retegui, le titre de Maître d’art est d’abord une reconnaissance pour l’entreprise et tous ceux qui œuvrent ou ont œuvré un jour au sein de l’atelier. Le Maître d’art, qui salue le courage de son Élève, est aussi fier de jouer un rôle de trait d’union entre elle et son grand-père. Liza Bergara représente la septième génération de sa famille à se consacrer aux makhilas. Née dans les makhilas, il lui reste néanmoins beaucoup à apprendre, car comme elle le confie « ce n’est pas parce que l’on voit que l’on sait faire ».

Voir la vidéo Maître d'art 2019, Xavier Retegui

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Xavier Retegui

Fronton
64480 Larressore