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Comme celui du chapelier, l’art du tailleur costumier consiste en un mot à apprêter et à embellir l’homme, à le mettre en valeur.Le tailleur imprègne son époque en lui donnant le style, l’allure, la « marque », qui se reconnaîtront. Tailleur-créateur de modèles nouveaux ou reconstituant les costumes d’une époque révolue pour les besoins de la scène théâtrale, l’artiste travaille au plus près du corps de l’homme et de la femme pour leur rendre grâce et élégance.Jacques Beaujoin affirme tenir son don de sa « nounou couturière » àlaquelle il rend ainsi hommage. Il a baigné dans cette atmosphère de fils, de tissus, d’épingles et de machines à coudre, se délectant de voir un simple morceau de tissu devenir un vêtement impeccablement ajusté. Ayant eu la chance de commencer son véritable apprentissage chez un maître tailleur de grande qualité, Jacques Beaujoin a pu très vite donner libre cours à sa vocation. Il dit avoir beaucoup appris du remarquable décorateur-costumier Jacques Schmidt, son plaisir étant d’alterner le costume d’époque, reconstitué et réalisé à partir de gravures ou de tableaux, et le « costume de ville » pour hommes ou pour femmes qu’il aime imaginer et créer. Son talent inégalé lui permet en outre, lorsqu’il travaille pour le théâtre d’adapter son vêtement au mouvement scénique et à l’amplitude du geste, anticipant ainsi le jeu du comédien. Tout se fait à la main, à l’ancienne, et sur mesure bien entendu, ce qui donne toute sa valeur à un vêtement unique à l’aisance parfaite. Taillant les costumes de ville élégants de la fin du XXe siècle ou ceux du Don Giovanni de Joseph Losey, Jacques Beaujoin aime son métier, qu’il pratique depuis quarante ans. Il le transmet à des jeunes aussi amoureux des tissus et de la silhouette, qu’il l’est lui-même.