Sébastien Tessier

« Ma formation et mon expérience m’ont permis de réunir dans une seule main le métier de formier et celui de chapelier. C’est pour moi une opportunité unique de pouvoir transmettre cette double expérience à Yann, qui porte un grand intérêt et a de réelles compétences pour ces savoir-faire. Le métier de formier, à la base de la création, est un métier d’avenir. » Sébastien Tessier

Sébastien Tessier est chapelier et formier depuis trente ans. Il s’est longtemps plu à accompagner les créateurs dans la mise en place de leur projet et à faire en sorte qu’ils ne rencontrent pas de barrière technique ou matérielle. S’il a d’abord travaillé comme technicien dans un théâtre parisien où il s’occupait des décors, il a ensuite passé un CAP modiste et a effectué son apprentissage au sein de deux ateliers : la Maison Michel, alors tenue par le Maître d’art Pierre Debard de qui il fut l’Élève, qui l’a formé à la chapellerie de haute-mode, et l’atelier de Tino Ré qui lui a appris le métier de formier – ce savoir-faire rare consistant à sculpter des formes en bois pour ensuite créer des chapeaux. Il se passionne pour « le prince des chapeaux, le chapeau des princes » : le panama. Il façonne des chapeaux d’une finesse unique pour une clientèle exigeante. Il installe son atelier et ainsi réalise les chapeaux sur ses propres formes en bois de tilleul sculptées à la main. En parallèle, il a été sollicité par la marque Fléchet pour installer et diriger un atelier industriel de chapeaux et de casquettes.

C’est la rencontre avec Yann Marchand qui le pousse à transmettre son savoir-faire. La transmission du Maître d’art Sébastien Tessier qui détient la double compétence des métiers de formier et de modiste est centrée sur l’acquisition des connaissances et techniques propres à la fabrication de formes destinées à la chapellerie. Il n’existe pas de formation diplômante spécifique au métier de formier et très peu de professionnels maîtrisent encore la spécialité de fabrication de formes en bois pour la chapellerie, il y en aurait moins d’une quinzaine en Europe.

La pérennisation du métier de formier est en grande difficulté ; sa disparition entraînerait des conséquences sur les métiers de chapelier, modiste et l’univers de la haute couture.